Sud-Ouest : le Centre provincial de formation professionnelle de Dano revit après 10 ans de fermeture

Le Centre provincial de formation professionnelle (CPFP) de Dano est de nouveau, fonctionnel. Il rayonne, renaît après une décennie d’inactivité.

La coupure du ruban marquant sa réouverture officielle, a été effectuée par le ministre de l’Enseignement secondaire, de la formation professionnelle et technique, le Dr Boubacar Sawadogo, sous le regard du ministre en charge des Sports et de l’emploi, du directeur général du BSB et des autorités locales.

Construit en 2012 et fermé pendant une dizaine d’années, le centre possède désormais des infrastructures modernes.
Il s’agit de trois ateliers spécialisés dont la construction métallique, la mécanique rurale et la menuiserie bois.

Le CPFP de Dano dispose également d’un bâtiment administratif, des espaces d’hygiène et des équipements pédagogiques adaptés.
Trois filières selon Bakary Millogo, directeur inter-régional 2 du BSB, sont pour l’instant, disponibles en formation initiale résidentielle.

Il s’agit de la mécanique rurale qui intègre les réparateurs de d’équipements agricole, tracteurs, motopompe etc. ; de la construction métallique (soudure) et de la coupe-couture avec pour spécialité, la tenue traditionnelle Dagara.

Les autorités visitent les différents ateliers du centre de Dano.

La réouverture du centre, est plus qu’un événement, car il contribuera à offrir un meilleur avenir à la jeunesse, foi de Dénis Zanré, le Président de la délégation spéciale de la commune de Dano. Il a appelé toute la population du Ioba à accompagner le centre afin de faire de lui, le centre de référence dans la région.

Pour le Directeur général de Burkina Suudu Bawdè (BSB), le Dr Kèrabouro Palé, le défi a été relevé et c’est pour lui, une grande satisfaction lorsqu’un centre s’ouvre.

« Nous sommes satisfaits de la réouverture du centre, parce que c’est un pari qui a été tenu. A chaque fois qu’un centre s’ouvre, c’est une satisfaction », a-t-il laissé entendre.

Dr Kèrabouro Palé, Directeur général de Burkina Suudu Bawdè (BSB), la Maison des compétences du Burkina.

La localité étant une zone minière, le Directeur du BSB, a annoncé l’ouverture prochaine de la formation aux métiers des mines pour permettre une exploitation respectueuse de l’environnement.

En prélude à la réouverture du centre, 105 personnes ont été formées dans plusieurs domaines dont entre autres, l’élévage, la teinture, la réparation de téléphone portables. Elles ont reçu leurs attestations au cours de la cérémonie de réouverture.

Parmi elles, Barkissa Sawadogo, titulaire d’une licence, mais qui, n’ayant pas obtenu de concours de la fonction publique, a suivi une formation en réparation de téléphones portables.
Elle compte s’installer à Dano avec ses moyens de bord, en attendant le prêt de l’Etat pour se doter du matériel approprié de travail.

Barkissa Sawadogo, titulaire d’une licence, jeune mère, a été formée en réparation de téléphones portables.

« De nombreuses personnes sont étonnées de me voir faire cette formation en tant que femme. Mais la réparation de téléphones n’est pas uniquement dédiée aux hommes. Tout le monde peut le faire. », a-t-elle déclaré.

De son côté, Alexis Somé, originaire de Yéguéré, a suivi la formation en élevage. Il dit être inscrit à cette formation parce qu’il adore l’élevage.

Alexis Somé, originaire de Yéguéré, a été formé en élévage.

Il a prévu dès son retour au village, de démarrer son activité à partir de quelques coqs et poules qu’il dispose, en attendant un accompagnement conséquent pour agrandir sa ferme. Il veut particulièrement élever de la volaille locale.

Le représentant des forces vives de la province du Ioba, a exprimé sa gratitude aux autorités burkinabè pour le choix de réhabiliter le centre. Il a exhorté les parents à y inscrire leurs enfants, afin d’assurer son bon fonctionnement.

Au BSB, il a plaidé pour une diversification des formations en incluant la coiffure, la réparation des téléphones portables, la plomberie, l’artisanat minier, l’électricité, le tissage, la teinture, l’élevage, l’agriculture, entre autres.

Le Chef de canton de Dano, Sa Majesté Naonfa 2, après s’être réjoui la réouverture du centre, a appelé la population de la province du Ioba, à y inscrire massivement leurs enfants pour assurer sa pérennité.

Le Chef de canton de Dano, Sa Majesté Naonfa 2.

Car le ministre en charge des sports et de l’emploi, Roland Somda, fils de la région, a prévenu que si dans un an, le centre n’a pas d’apprenants inscrits, il sera contraint de fermer à nouveau. « Les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets, si nous connaissons les causes qui avaient engendré la fermeture du centre », a-t-il prévenu

Le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré est inquiet de l’accroissement du nombre d’étudiants diplômés sans perspectives d’emploi. Il l’a clairement exprimé le 26 mai 2023, à Fada N’Gourma.

« Nous constatons l’accroissement du nombre des étudiants, mais l’emploi n’y ait pas. Nous avons remarqué des gens qui étudient jusqu’à la maîtrise, qui finissent et qui sont au chômage. Nous trouvons que cela n’est pas normal », s’était-il inquiété, avant de rassurer que « (…) nous avons mené des réflexions. »

Ainsi, soutient le Dr Kèrabouro Palè, un nouveau vent souffle sur l’emploi, la formation et l’insertion professionnelle des jeunes avec la redynamisation sous le leadership de Burkina Suudu Bawdè, des centres de formation professionnelle dont celui de Dano, resté inactif pendant plusieurs années.

Abondant dans le même sens, le ministre de l’enseignement secondaire, de la formation professionnelle et technique, le Dr Boubacar Savadogo, a rappelé que la résurrection du CPFP de Dano, s’inscrit dans la vision du Chef de l’Etat, qui veut que « tous les enfants du Burkina, soient à mesure de se doter des compétences pour participer au développement de notre nation. »

Dr Savadogo n’a pas manqué d’égrener les avantages du centre pour le Ioba s’il est bien entretenu. Et, au Directeur général de Burkina Suudu Bawdè, le Dr Kèrabouro Palé, de détailler:

« A la jeunesse de Dano, ce centre va permettre d’apprendre des métiers, d’acquérir des compétences afin d’avoir toutes les chances d’obtenir un emploi, de s’auto-employer; bref, de s’insérer dans le tissu économique, afin de contribuer au développement du pays et à son bien-être. Parce qu’économiquement, on sera plus stable ».

Pour mémoire, Burkina Suudu Bawdè (BSB), en langue nationale fulfuldé et dont la traduction en français est « La Maison des Compétences du Burkina », a été créé en juillet 2023.

Il résulte de la vision des autorités burkinabè, de doter le pays d’un outil performant pour le développement des compétences techniques et professionnelles des jeunes.

BSB est un Etablissement Public de l’Etat à caractère Administratif (EPA) placé sous la tutelle technique du ministère en charge de la formation professionnelle.

Le siège de Burkina Suudu Bawdè situé près du rond-point des Nations-unies à Ouagadougou.

Il a pour mission de contribuer à la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de développement des compétences techniques et professionnelles.

Selon le décret portant son statut, BSB est le principal opérateur public de développement des compétences techniques et professionnelles au Burkina Faso.

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