POLITIQUE

Sortie du Président Traoré au Ghana: ce qu’en pense le Dr Hien de l’université Toguyéni

Le déplacement du Président Ibrahim Traoré au Ghana pour l’investiture du Président, son homologue ghanéen, même si controversé, est un « acte diplomatique judicieux et réfléchi », estime le Dr Worondjilè Hien, enseignant chercheur en histoire, à l’Université Yembila Abdoulaye Toguyéni de Fada N’Gourma.

Propos synthétisés par Jean Marc Kambou, collaborateur 

Depuis quelques temps, le Président du Faso et son gouvernement adoptent une posture diplomatique discrète, limitant les apparitions publiques et les discours nationalistes. Cette approche, probablement influencée par les répercussions négatives des discours, vise à éviter certains contrecoups. Toutefois, l’approche ne doit pas conduire à un isolement diplomatique.

Dans ce contexte, la participation à un événement de cette envergure est une stratégie pour intégrer et maintenir le Burkina Faso dans la dynamique de la géopolitique sous-régionale. Le Burkina Faso doit impérativement renforcer ses liens avec les États voisins, notamment avec des pays comme le Ghana, qui reste ouvert à la collaboration, nonobstant des divergences au sein de la CEDEAO.

Les relations bilatérales ne doivent pas être abandonnées sous prétexte de difficultés avec certains voisins. Même dans des contextes de désaccord, des grandes puissances comme les États-Unis, la Chine ou la Russie collaborent sur des intérêts communs. Il en va de même pour le Burkina Faso, qui doit saisir chaque opportunité de coopération pour diversifier ses partenariats et sécuriser son avenir.

De plus, bien que l’alliance avec le Mali et le Niger au sein de l’AES soit prometteuse, elle reste en construction. Rien ne garantit sa pérennité face aux aléas politiques et sécuritaires. Il est donc prudent que le Burkina maintienne des alternatives diplomatiques.

Le président Traoré, en se rendant au Ghana, ne s’affaiblit pas, au contraire, il consolide la position du Burkina Faso dans la sous-région. Ce déplacement permet d’explorer des opportunités économiques, de renforcer des alliances stratégiques et de garder le Burkina Faso présent sur l’échiquier diplomatique.

Dans ce moment crucial, la vision et les actions du président doivent être soutenues. Elles témoignent d’une volonté de maintenir le pays des hommes intègres résilient, ouvert et prêt à affronter les défis régionaux.

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