Ethical Fashion Initiative ou Initiative de Mode Ethique (ITC) pour le compte du projet régional Burkina-Benin « Création d’activités génératrice de revenus pour les communautés vivant autour du complexe W-Arly-Pendjari (WAP) », clôture ses activités et capitalise ses acquis au cours d’un atelier de restitution tenu le 07 mai 2025 à Ouagadougou.
L’Initiative de Mode Ethique (ITC) du Centre du Commerce International, a coordonné la mise en œuvre du 22 juin 2022 au 14 mai 2025, du projet régional intitulé « Création d’activités génératrice de revenus pour les communautés vivant autour du complexe W-Arly-Pendjari (WAP) ». Le projet a permis de renforcer les chaînes de valeur artisanales autour du coton biologique.
Les activités menées ont concerné la chaîne de valeur du coton à travers la création et le renforcement d’emplois, la production du coton biologique, la filature manuelle, la teinture naturelle et le tissage sur grands et petits métiers.

L’objectif du projet est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie, augmenter les revenus et renforcer la compétitivité des artisans et des producteurs des communautés vivant autour du complexe environnemental W-Arly-Pendjari.
Des bénéficiaires plaident pour la poursuite du projet
966 bénéficiaires au total dont 344 Béninois et 622 Burkinabé, ont bénéficié d’un soutien technique et matériel pour garantir une production de qualité destinée à la commercialisation.
Ils sont composés de 84,36% de femmes et 55,56% de jeunes de moins de 35 ans. Youlapoumba Ouali de Matiacoali au Burkina Faso, bénéficiaire du projet, se réjouit de ses retombées qui profitent à toute sa famille.

« J’ai appris comment tisser un pagne et cela nous a beaucoup aidés en famille. Grâce au projet, nous sommes devenues de grandes personnes, car nous sommes autonomes financièrement », indique-t-elle, souhaitant sa perennité.
Le projet WAP touche un domaine important. Les bénéficiaires en ont profité pour la production de coton biologique, sa transformation et la vente.

Le Pr Simplice Davo Vodouhe du Benin, salue l’initiative et remercie l’ITC. Pour lui, « De bons résultats ont été obtenus », reconnaît-il. En conséquence, il plaide de toutes ses forces, de ne pas stopper le projet en si bon chemin. «Il faudra qu’on aille plus loin », souhaite-t-il.
Des retombées du projet qui satisfont les partenaires
Le programme a été financé par le fonds européen de développement de l’Union Européenne (UE) et le secteur privé italien Salvatore Ferragamo S.p.A à hauteur de 1,3 milliard de FCFA.
Marc Duponcel est le chef de la coopération de la délégation de UE-Burkina. Pour lui, « Ce projet a largement contribué à l’autonomisation de plusieurs groupes de femmes. »
A l’entendre, cette participation est « un bel exemple de l’implication du secteur privé européen dans le développement et la compétitivité de nos partenaires ».

L’exécution du programme s’est effectuée avec la collaboration de l’Agence italienne pour la coopération et le développement, du Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat du Burkina, du Fonds de développement de l’artisanat du Benin ainsi que d’autres partenaires.
Tous, sont satisfaits des résultats atteints et se réjouissent surtout, d’avoir accompagné le projet qui a contribué à une large autonomisation des bénéficiaires.
Des résultats satisfaisants…
Des résultats ont été engrangés dont entre autres, la formation des bénéficiaires, la production de 75,477 tonnes de coton biologique récoltées; 1,259 tonnes de fils filés à la main et 5 170 mètres de tissu produits et un chiffre d’affaire de plus de 37 millions de FCFA généré.
Une usine de teinture écologique de GIE CABES est en construction à Gampéla. Elle a une capacité de 24 tonnes de production de fils teints par an. Elle générera 80 emplois.
Et ce n’est pas tout. Hors du coton, 2 164 personnes ont été sensibilisées à la préservation de l’environnement; 2 530 arbres plantés et des coopératives locales ont été formalisées.
Chloé Mukaï, chef de programme ITC/Burkina, est fière et satisfaite de ces résultats. Ils témoignent de la force et la collaboration des acteurs du public, du privé et communautaires au service d’un développement à la fois inclusif, durable et respectueux.

« Le projet WAP est la preuve, en dépit d’un contexte sécuritaire défavorable, qu’il est possible de concilier développement économique, protection de l’environnement et la valorisation des savoirs faires locaux », résume-t-elle.
La Directrice générale des arts représentant le secrétaire général du ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat du Burkina, Lydie Zongo, a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier de restitution et de capitalisation.
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Dans son intervention, elle rappelle que l’initiative WAP s’inscrit en droite ligne avec l’une des ambitions du gouvernement qui vise la transformation locale des matières premières, singulièrement le coton, pour apporter une plus-value substantielle à l’économie nationale.

Elle remercie les partenaires et félicite l’équipe technique. Elle recommande une bonne “capitalisation des acquis, tout en relevant les difficultés afin d’appréhender les actions pertinentes à planifier dans le cadre d’une initiative future pour le bien-être des populations.”
Le projet WAP repose sur trois piliers. Il s’agit de l’artisanat, de l’agriculture biologique du coton et de la protection de l’environnement.
Plusieurs formations, sensibilisations et dotations ont été faites pour permettre une bonne réalisation des activités.
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