Genre et droits humains : les journalistes et communicants burkinabè renforcent leurs capacités
Le Réseau des journalistes et communicateurs pour la promotion du genre ( RJPG) entend faire de la promotion du genre, une réalité au Burkina Faso. A cet titre, une formation a été organisée les 5 et 6 décembre 2023 à Ziniaré dans la région du Plateau central, à l’endroit d’une vingtaine de journalistes et communicateurs. Le thème était : << Genre et Droits Humains : quels compromis pour une promotion de l’égalité des sexes et de l’équité dans l’environnement culturel du Burkina >>.
Par Michel Cabore
La notion du genre a longtemps été perçue comme une discrimination positive à l’égard du sexe féminin, où des faveurs lui sont accordées au détriment de l’homme.
C’est sans doute pour lever l’équivoque sur cette perception de la promotion du genre surtout dans un contexte fortement influencé par des normes culturelles, que le Réseau des journalistes et communicateurs a initié cette formation pour le renforcement des capacités de ses membres.
Parlant de certains facteurs culturels qui continuent de faire obstacle à la bonne promotion du genre et droits humains, il y a entre autres, l’inaccessibilité de la terre à la femme, le mariage arrangé, l’excision , les violences conjugales, le refus d’admettre l’égalité entre l’homme et la femme, alors que selon la déclaration universelle des droits de l’homme, tous les êtres humains naissent libres et égaux en droit.
Pourtant, au-delà de la mauvaise interprétation du genre, c’est un concept plus large qui prend en compte les aspects sociaux culturels, et va au-delà du sexe. Le genre oeuvre pour le bien être de l’homme et de la femme. Pour la formatrice Jocelyne Vokouma, il est donc temps de déconstruire cette idée sombre que l’opinion a sur la notion du genre.
<< Le genre doit être analysé sous l’angle des inégalités et des disparités entre les hommes et les femmes en examinant les différentes catégories sociales dans le but d’une plus grande justice sociale et d’un développement équitable>>, a fait savoir la formatrice Dr Boussari Jocelyne Vokouma. Elle déplore donc la confusion que certains font toujours au sujet du genre.
S’agissant des facteurs culturels qui ne favorisent pas la promotion du genre et par conséquent les droits de la femme, la formatrice a exhorté les éducateurs de masse en l’occurrence les journalistes et communicateurs, à faire des productions de sensibilisation surtout à l’endroit des garants de la culture.
L’objectif est de parvenir à une culture plus flexible à l’égard de la femme. Les personnes ressources des valeurs culturelles doivent comprendre que les sociétés sont dans une dynamique de changement qu’on ne peut arrêter.
Il faut donc travailler à assouplir certaines normes culturelles tout en tenant compte de la réalité du moment.
Les participants repartent satisfaits. << C’est avec pleine satisfaction que j’ai pris part à cette formation de deux. Nous avons appris beaucoup de choses au sujet du genre et nous tâcherons de mettre en pratique ces connaissances acquises>>, témoigne Hema Aboubacar, journaliste participant.
Pour Nathalie Sawadogo, coordonnatrice du RJPG, l’objectif est atteint au regard de l’intérêt que les participants ont accordé à cette formation de deux jours.
Tout remerciant en la formatrice pour sa disponibilité et la qualité de son exposé, la première responsable du RJPG a invité les participants à mettre en valeur toutes les connaissances acquises à travers des productions médiatiques.
Pour clore, Nathalie Sawadogo a réitéré ses sincères reconnaissances à l’endroit du Projet d’Appui à la Promotion des Filières Agricoles ( PAPFA), partenaire clé du RJPG. Le PAPFA est un projet qui a fait de la promotion du genre dans le domaine agricole.
