SOCIETE

BURKINA: voici les raisons du célibat tardif des femmes

Une étude scientifique menée dans le cadre du projet collaboratif intitulé  » Des marges aux normes : regards croisés sur les transformations des liens familiaux en Afrique » par les institutions de recherche, à savoir, l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS), et l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP), montre que le niveau d’instruction élevé, l’aisance financière, la sexualité et la maternité prénuptiales sont des facteurs qui justifient le célibat tardif des femmes au Burkina Faso, notamment dans la ville de Ouagadougou. La présentation des résultats de cette étude est intervenue le mercredi 7 février 2024 à Ouagadougou.

Par Mohamed Nikéma,stagiaire

L’étude a traité de deux thèmes dans quatre pays que sont : le Madagascar, le Togo, la France et le Burkina Faso.

La première thématique a trait au “célibat tardif des femmes dans la ville de Ouagadougou ».

L’étude a été conduite par les chercheurs B. Gnoumou Thiombiano et Idrissa Kaboré de l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP).

« L’absence d’enfants auprès des hommes et des femmes dans la ville de Ouagadougou », est le deuxième volet de l’étude. Il s’agit là, d’un regard socio anthropologique porté sur la thématique.

Les résultats de la première thématique de l’étude, montrent que le célibat tardif des femmes concerne celles « âgées de moins de 40 ans et qui ont un niveau d’instruction élevé et sont issues de ménages aisés. », explique Gnoumou Thiombiano, chercheuse à l’ISSP, qui a pris part à l’étude.

étude sur le célibat tardif des femmes au Burkina.
Les participants à la présentation des résultats de l’étude sur le célibat tardif des femmes au Burkina.

Ce n’est pas tout. L’étude a aussi révélé que « 56 % de ces femmes sont des chrétiennes. Et, 65,1% d’entre elles, sont actives et ont eu des rapports sexuels prénuptiaux. Parmi ces femmes, plus de 4 sur 10 ont eu une maternité prénuptiale. », ajoute Mme Thiombiano.

Cependant, la chercheuse précise à la lumière des données de l’étude, que « le niveau du célibat tardif dans la ville de Ouagadougou, est faible par rapport aux autres villes d’Afrique, soit environ une femme sur dix. »

Et là, il y a de quoi redoubler de vigilance parce que le phénomène est en croissance, alerte l’étude. Car le taux qui était de « 1, 9 % chez les femmes âgées de 30 à 49 ans en 1992 est passé à 13,1% en 2021. »

Pr Ludovic O. Kibora
Le Pr Ludovic O. Kibora, ancien directeur de l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS).

Le projet de recherche sur les marges est d’une grande utilité, parce que les marges sont en train de devenir des normes dans notre société, reconnaissent Dr Aoua Carole Bambara, l’actuelle directrice de l’INSS et le Pr Ludovic O. Kibora, l’ancien directeur du même institut.

Les résultats de cette recherche permettront désormais de prendre en compte dans les politiques, ces questions afin de répondre aux préoccupations de ces femmes, relèvent les chercheurs.

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