TENKODOGO: petit commerce, « Je serai milliardaire inchallah !», Koadjo Lompo
A Tenkodogo, région du Centre-Est, beaucoup de jeunes font le petit commerce. Ils tournent et vendent leurs articles à longueur de journée. Leurs lieux de prédilection sont les débits de boisson, les lieux publics, etc. Comment ont-ils démarré leur activité économique ? Quel est leur rêve ? Refletinfo.net est allé le 24 juillet 2023 à la rencontre de certains qui ont révélé leur capital, leurs chiffres d’affaires actuel et leurs projets.
Harouna Diallo est un marchand ambulant. Il vend des lunettes, des ceintures et autres articles accrochés sur un contre-plaqué.
Il est célibataire et âgé de 27 ans. Résident à Koupéla, il fait la navette à Tenkodogo où son activité prospère plus.
Débuté avec une somme de 30 000F, la valeur actuelle de ses articles est estimée à 150 000F après trois ans d’activité. Il projette d’ouvrir une grande boutique.
Il invite par ailleurs les jeunes à s’intéresser aux activités génératrices de revenus en commençant avec peu de moyens. « Car c’est par là que l’activité sera bénie avec le temps », dira-t-il.
Omer Minoungou, nom d’emprunt est un autre jeune commerçant ambulant. Titulaire d’une licence en philosophie de l’Université Joseph Ki-Zerbo, il vend des montres et des chaines dans un petit coffre vitré.
Entre vacation et commerce, il opte pour le dernier bien que d’aucuns le trouvent dégradant. Son intérêt pour le commerce, il le justifie. « Tout est parti de l’idée de ne pas m’asseoir tout le temps dans les grins de thé et d’éviter d’être à la charge de la société après avoir échoué plusieurs fois aux concours de la fonction publique », indique-t-il.
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Démarré avec un budget de 75000F le 24 février 2023, il atteint rapidement un chiffre d’affaire de 200000F en 5 mois d’activité. Les prix de ses articles varient entre 2 000 à 20 000F CFA, l’unité. Il ambitionne d’ouvrir une boutique de référence de vente de montres et de bijoux.
L’ambitieux rêve d’un commerçant ambulant
Venu de Cinkansé, ville frontalière avec le Togo, avec l’ambitieux rêve de devenir milliardaire, Koadjo Lompo est dans le commerce des objets ménagers. Il vend particulièrement des plats, des assiettes, des cuillères et autres articles.
Il a débuté son activité en 2015 avec 150 000F CFA comme capital. Aujourd’hui, il a un chiffre d’affaires qui tourne au-delà de 1 500 000 FCFA après toutes ses dépenses. Il précise son bénéfice. « Si j’achète mes articles à 1 500 000 F, j’obtiens un bénéfice d’au moins 100 000F », indique-t-il avant de parler son ambition. « Je serai milliardaire, inchallah », ambitionne-t-il.
Le petit commerce est rentable car ils engrangent des bénéfices. Ils font des économies dans des comptes qu’ils ont ouvert à travers quelques institutions bancaires de la place.
Les difficultés que vivent les commerçants ambulants
La vente ambulante n’est pas chose aisée. Le marchand ambulant doit avoir une force pour porter ses produits, une technique d’approche auprès des clients, et être forts face à des clients souvent violents et intolérants. Ceux-ci « estiment qu’on les harcèlent en leur présentant nos produits », témoignent Ko .
« Beaucoup de clients ne nous respectent pas. Ils pensent que nous perdons notre temps et nous ne foutons rien. Pour faire ce genre de métier, il faut s’armer du courage et de volonté », déplore Koadjio. Pour Omer, il faut être patient.
Au delà des autres difficultés, il y a la morosité du marché liée à l’insécurité qui sévit dans la région. Koadjio est très touché. « Je ne cherche plus de capital mais mon bénéfice », souhaite-t-il avant de conclure qu’« aucune activité commerciale dans ses débuts n’est facile comme on le penserait ».
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