Taxe sur les produits et services des téléphonies mobiles : la mesure est diversement accueillie à Tenkodogo
De nombreux clients des réseaux de téléphonie mobile au Burkina, disent avoir reçu le jeudi 20 juillet 2023, des messages les informant de l’entrée en vigueur de la « loi no009-2023/ALT » du 24 juin 2023. A cet effet, il leur est désormais appliqué un taux de 5% sur les tarifs des produits et services. Dans la ville de Tenkodogo, le chef-lieu de la région du Centre-Est, les clients sont entre plaintes et approbation de cette mesure.
Par Siébou Kansié
« Ça fait mal », Diawaratou Oubda
« Ça fait mal. », soupire Diawaratou Oubda, élève en classe de 1reD. Venue avec une somme de 1 100 FCFA pour acheter des unités pour sa connexion à internet, elle est tombée des nues en apprenant le nouveau tarif que le vendeur lui a communiqué après recharge : 1 200F.

Elle doit ajouter 100 FCFA de plus. Difficile d’admettre cela, elle qui n’était pas au courant de la mesure.
Elle s’est mise dans tous ses nerfs avant que le revendeur ne lui explique que c’est une mesure du gouvernement pour l’effort de guerre qui ne vient pas de lui.
« Je ne suis pas contente. Mais comme c’est pour une bonne cause, on fera avec. », accepte-t-elle en jugeant la mesure brusque.
…c’est une taxe de trop, Alidou Zabsonré
Le commerçant Alidou Zabsonré, pense que c’est une taxe de trop. Il rejette cette décision du gouvernement, même si sa plainte n’empêchera pas son exécution.
« Je ne suis pas content de cette augmentation sur nos tarifs de communication, connexion y comprise. Ils ont augmenté le prix du carburant, des boissons alors que les affaires ne marchent plus. Nous avons compris parce que la raison est noble. Mais on ne doit pas exagérer. », martèle-t-il.

Pour une connexion à internet habituelle de 6000 FCFA, il faut maintenant débourser 6 900F, dont 300 FCFA pour l’effort de guerre (soit 5%) et 600 FCFA pour les frais de l’opération du revendeur. « C’est énorme ! », estime le négociant Zabsonré.
« La nouvelle est salutaire,… », Georges Samandoulgou
Kayaba Georges Samandoulgou, manutentionnaire, adhère à cette mesure. Il estime même que les 5% sur les tarifs des produits et services n’engendrent pas d’incidence majeure sur son quotidien.

« La nouvelle est salutaire d’autant plus que c’est pour aider dans la lutte contre le terrorisme. Personnellement, cela ne me pose aucun problème parce que ce qu’on coupe n’a pas assez d’incident sur mon crédit de communication ou ma connexion. L’essentiel est que la somme retenue soit utilisée à bon escient par le gouvernement. »
« J’ai vraiment eu chaud. », Abdoul Razack Koara
Abdoul Razack Kouara, revendeur de crédits de communication et de connexion dit avoir eu tous les problèmes avec ses clients dans la journée du 20 juillet, date d’application de la mesure.

« Des clients sont revenus très en colère me demander « pourquoi je leur ai fait une recharge de crédit de communication et le réseau leur notifie qu’ils n’ont pas de crédit pour une souscription qu’ils veulent initier ? » Sans même consulter leur solde, ils avaient cru que je ne leur avais rien envoyé. J’ai vraiment eu chaud. »
Il pense également que l’application de la mesure est brusque au point de surprendre plus d’un, même les lettrés. Car, foi d’Abdoul Razack Kouara, « parmi ceux qui revenaient pour se plaindre, il y avait des personnes qui savaient lire et écrire ».