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TENKODOGO : 3 spécialistes de porc au four abattent près de 2 000 cochons par an

A Tenkodogo, la viande de porc au four est prisée. C’est une activité qui nourrit ceux qui l’exercent. Reflet info est allé à la rencontre de trois spécialistes de porc au four qui sont bien connus des consommateurs de la cité de Rialé. Tous, assurent qu’ils abattent au regard de la demande, plus d’un porc par jour. Annuellement, ils commercialisent près de 2 000 cochons cuits au four aux clients.

Par Wendpouiré Benny Kiemdé

Dans la ville de Tenkodogo, il y a une vingtaine de personnes qui prospère dans la vente de la viande de porc cuit au four, tendrement appelé « porcal » par les consommateurs.

Evoluant dans l’informel, ils ne se sont pas constitués en association. A les en croire, il y a plusieurs façons de cuire la viande de porc.

Il y a la forme entière au four, appelée « style Réo », qui se fait généralement sur commande ; la forme découpée en morceaux de 500F ou 1000F et la forme bouillie à la marmite.

La spécialité chez François Basson, est le « style Réo ». Le porc entier est cuit au four. Son métier, il l’a appris à Réo, son village.

 Le jeune père de deux enfants évolue dans ce commerce depuis 2020. Il abat au moins deux porcs par jour, soit en moyenne 730 par an.

Tenkodogo,vente de porc au four
François Basson, vendeur de porc au four « style Réo) à Tenkodogo.

Il se ravitaille dans les villages environnants de Tenkodogo au prix minimum de 50 000F la tête. Son bénéfice varie entre 25 000 et 30 000 FCFA par porc.

Il emploie trois jeunes qu’il paie à la descente. Pour être servi chez François Bassono, il faut débourser au moins 1 000 FCFA.

Ses clients apprécient positivement son porc au four. « Il le fait très bien. J’aime bien la peau peu cramée de son porc au four que je croque. Chaque jour à la pause à 13h, je passe manger chez lui avant de reprendre le service », témoigne son fidèle client qui a requis l’anonymat.

Tiéfing Dembélé, un gérant de pharmacie devenu grand vendeur de porc au four

Tiéfing Dembélé fut un gérant de dépôt pharmaceutique avant de se reconvertir dans la vente du porc au four depuis 2004.  Chez lui, l’on retrouve presque toutes les techniques de préparation de la viande de porc.

Il s’est installé à Tenkodogo en 2006 après un séjour à Koupèla pour la même activité.  La vente du cochon au four, il en a fait un véritable business à Tenkodogo.

Le gérant de pharmacie devenu vendeur de la viande de porc a une entreprise principale et ce qu’il appelle « des succursales » qui sont au nombre de trois, reparties dans la ville.

A l’aide d’un taxi moto, il sillonne les villages pour acheter des porcs. Après l’abattage, c’est à l’aide de ce véhicule à trois roues, que la répartition de la viande se fait dans les succursales.

Porc au four, Tenkodogo, Centre-Est
Tiéfing Dembélé,un gérant de dépôt pharmaceutique reconverti en vendeur du porc au four depuis 2004.

M. Dembélé emploie son neveu et ses enfants vacanciers repartis dans ses filiales. Ils sont au nombre de six. Chacun d’eux, reçoit une récompense de 1 500F à la fin de la journée.

« Ce que je leur donne, c’est pour eux. C’est pour les motiver, les occuper et les amener à s’intéresser à ce que je fais. A la rentrée, je prends entièrement en charge leur scolarité », explique-t-il.

Affectueusement appelé « Dembélé » par ses clients, il tue au moins deux porcs par jour qu’il répartit dans ses autres lieux de vente.

Si ce sont des gorets, « ça peut aller à trois ou quatre abattus journalièrement ». Annuellement, il estime à plus de 800, le nombre de cochons qu’il abat.

 « J’apprécie la qualité de la viande préparée chez Dembélé », déclare Nikiema P. Denis, un client de Dembélé depuis plus d’une vingtaine d’années.

Vente du porc au four, Mathias Korogho épargne au moins 50 000 FCFA par mois

Mathias Korogho, lui, exerce le métier près d’une trentaine d’années. Il utilise un four métallique. Chez lui, c’est le modèle en morceaux découpés de 500f et 1000F qui est offert aux clients.

Tenkodogo,région du Centre-Est, vente de Porc au four
Mathias Korogho, vend la viande de porc au four depuis une trentaine d’années.

Il réalise un bénéfice d’au moins 10 000F par jour. Il emploie deux apprentis qu’il paye chacun 1500F par jour et épargne au minimum 2000F par jour dans un compte ouvert. « Dans le mois, j’économise au moins 50000F », dit-il.  

Il tue un porc chaque jour ordinaire et deux porcs par jour durant les week-ends, soit une moyenne de 467 têtes abattues annuellement.

L’insécurité et la saison pluvieuse impactent le ravitaillement en porc

Tous les trois vendeurs de porc au four, se ravitaillent en cochons dans les villages environnants de Tenkodogo aux prix variables selon la qualité du porc avec un prix minimal de 50 000F.

Avec l’insécurité qui sévit dans la région, les bouchers peinent à s’approvisionner en porc dans les villages. « Avant, je me déplaçais à Bissiga, Ouargaye etc., pour acheter les porcs. Mais actuellement avec le terrorisme, c’est difficile », explique Dembélé.

La saison pluvieuse rend certains villages inaccessibles. Car les pistes rurales qui mènent à ces villages sont impraticables en saison des pluies.

Nikiema P. Denis est un éleveur de porc. Il confirme l’impact du terrorisme et de la saison pluvieuse sur l’élevage des porcs dans les villages. « Le porc moyen coûte entre 25 000F à 50 000F », dit-il!

Nikiema P. Denis, éleveur de porc à Tenkodogo
Nikiema P. Denis, un jeune éleveur de porc.

Toutes ces raisons impactent le coût du porc en cette période et naturellement, sur les morceaux servis aux clients, s’accordent les vendeurs de porc cuit au four.

Tous assurent participer activement à l’animation de la vie socioéconomique de la commune en payant régulièrement les taxes à la mairie.

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