Situation nationale : le Burkina est dans une situation « grave et complexe » (Pr Mahamadé Savadogo)
L’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), a organisé une conférence publique le 10 septembre 2022 au sein de l’université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ). Le débat a porté sur le thème « Comprendre la situation nationale et ses enjeux ». Le Pr Mahamadé Savadogo, enseignant chercheur à l’UJKZ et André Tioro, président du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) section du Houet, tous deux des anciens militants de l’Union, ont animé la conférence.
Le Burkina Faso est dans une situation « grave et complexe », accentuée par « une crise particulièrement aigue ». Il est en détresse, en souffrance, décrit le premier panéliste, le Pr Mahamadé Savadogo, enseignant titulaire de philosophie à l’université Joseph Ki-Zerbo.
La crise, poursuit-il, est exacerbée à travers le nombre croissant des personnes déplacées, l’augmentation des victimes des attaques, la fermeture des écoles primaires, secondaires et même des établissements d’enseignement supérieurs, l’augmentation du prix des produits de première nécessité et du carburant. La violence a maintenant pris des proportions inouïes avec les massacres des populations, fait-il remarquer.
Le Pr Mahamadé Savadogo, enseignant chercheur à l’UJKZ (à d.) et André Tioro (à g.), Président du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) section du Houet,
L’alternative à cette situation, est une insurrection car la transition est en train d’installer ce qu’il qualifie de « l’installation de la contre insurrection ». Car dit-il « lorsqu’on se bat pour le changement, il faut apporter sa contribution ».
André Tioro quant à lui, a clairement déclaré que le pays est en guerre. Et pour en sortir afin d’« éviter la catastrophe », il faudrait que toutes les ressources soient mobilisées, et une politique de changement soit mise en place. La condition pour y arriver, c’est « une autre insurrection » qui ira jusqu’au bout, a-t-il également suggéré.
Ce thème, nous l’avons choisi car il cadre avec la situation nationale. Il va permettre aux responsables de sections, mais aussi à tous les participants de comprendre mieux la situation du pays, a expliqué le président de l’UGEB, Fousséni Sourabié. Il est convaincu que la compréhension de l’actualité nationale est nécessaire à l’adoption des attitudes qui aideront à sortir le pays de la crise.
À l’entendre, les objectifs de l’activité sont atteints. Le message des panélistes est bien passé dit-il, indiquant que grâce à eux, « nous avons compris la situation du pays, particulièrement la situation de guerre dans laquelle le pays se trouve ».
L’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), est la principale organisation estudiantine à caractère syndical au Burkina Faso créée en 1960 pour défense les intérêts matériels et moraux de ses membres.
