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Entreprenariat : d’étudiant à mécanicien de précision, parcours de Modeste Ouédraogo

L’université contribue à l’ouverture d’esprit et la culture générale mais ne garantit pas automatiquement l’emploi. Alors, faut-il se demander si la formation professionnelle au métier reste-t-elle une meilleure alternative à la création d’entreprise personnelle et à la lutte contre le chômage des jeunes ? Le parcours de Modeste Ouédraogo, d’étudiant à mécanicien de précision parait servir d’exemple à de nombreux étudiants désireux de se lancer dans l’entreprenariat et l’auto-emploi.

Par Wendpouiré Benny Kiemdé

Modeste Ouédraogo, a trente (30) ans. Il a élu service dans une cour située près du haut-commissariat de Ziniaré, province de l’Oubritenga, région du Plateau Central.

Dans un blouson vert, lunettes noires de protection relevées au-dessus de front, le soudeur-mécanicien de précision, tourne et donne des ordres à ses huit (08) employés et apprentis.

Dans son entreprise « Atelier de Mécanique de Soudure (AMS) », chargée de l’entretien, la production de pièces d’engins, d’installation et divers, le jeune Modeste Ouédraogo, partage son quotidien et sa vie. Calme et loquace, il donne l’impression d’un homme serein avec une vision claire de sa vie.

Modeste Ouédraogo, mécanicien à Ziniaré.
Modeste Ouédraogo, mécanicien de précision à Ziniaré.

Du matériel spécifique couvert de bâche entreposé sous un hangar par-là et autre matériel fabriqué par-ci, le jeune mécanicien-soudeur Modeste est beaucoup sollicité pour des commandes.

Le téléphone presque toujours collé à l’oreille, il reçoit fréquemment des appels téléphoniques fréquents. Ses clients proviennent de l’intérieur comme de l’extérieur du pays.

Tout est parti comme un héritage de son père. « Je suis né dans le métier », raconte-t-il. Alors qu’il était en classe de CM2, il suivait et apprenait la soudure et la mécanique avec son père à l’époque.

Il suit les études dans l’enseignement général puis se retrouve à l’Université de Ouagadougou, Joseph Ki-Zerbo dans la filière « Sciences Exactes et Appliquées » jusqu’en 2e année.

Dans ce temple du savoir, les conditions d’études étaient difficiles. Alors, il abandonne les études classiques puis va s’inscrire au Centre de formation Professionnelle de Référence de Ziniaré afin de poursuivre dans le domaine d’apprentissage du métier professionnel et améliorer ses compétences. « J’ai jugé bon et l’amour du métier aidant, de me recadrer dans ce domaine. C’est l’amour qui m’a contraint à embrasser ce métier », justifie-t-il avec sérénité.

Modeste Ouédraogo, mécanicien de précision à Ziniaré.

De là, il obtient une bourse d’étude de perfection d’une année de formation en Chine populaire et Taiwan pour une spécialisation dans la mécanique de précision. A l’époque, ils étaient dix boursiers. Mais, il choisit de revenir au pays monnayer ses talents plutôt que de s’expatrier comme certains de ses camarades.

 Polyvalent, deux filières sont réunies dans cet atelier en dehors de la plomberie, l’électricité, l’hydraulique et l’élevage qu’il exerce. Il s’agit de la construction métallique ou soudure et la mécanique de précision.

La mécanique de précision, c’est complètement la conception et la fabrication de pièces d’engins et leur remise en état. Les pièces usées sont corrigées, modelage en leur donnant une seconde vie. A côté de la conception, on fabrique, soude et assemble lesdites pièces.

 « En faisant la construction métallique et la mécanique de précision c’est pour me permettre d’intervenir dans plusieurs domaines d’activités. On intervient dans la carrosserie, dans les engins lourds et même dans les mines et carrières », explique-t-il.

« Le métier est rentable car il nourrit bien son homme », laisse-t-il entendre. Il parvient à faire des réalisations et emploie 8 personnels qu’il rémunère mensuellement selon le rendement de l’entreprise et en fonction du rôle de chacun.

Il dispose déjà des machines qu’il propose à ses clients et d’autres sont conçues à la demande du client en fonction de ses besoins.  Il a beaucoup de productions : des « machines à Presses » pour l’extraction des huiles et de l’huile, des tricycles innovés, des métiers à tisser, des équipements de château à eau etc.

A long terme, il compte faire une production en grande quantité des machines et autres pièces pour mettre sur le marché. Il compte aussi installer une unité de production, de montage car « notre marché est plein d’opportunités et où le Burkina importe presque tout du coté outillage tel la machinerie ».

Père de 3 enfants, il rencontre cependant des difficultés tant au niveau financier comme toute entreprise qu’au niveau de l’équipement en outillage. « Dans le domaine de la mécanique de précision, les machines ou appareils techniques coutent extrêmement chers et se discutent à des coûts de millions », indique-t-il.

A la jeunesse il leur adresse une invite. « Aux jeunes, je dirai : levez-vous et prenez les choses en main car le Burkina regorge beaucoup d’opportunités pour l’instant.

Modeste Ouédraogo, mécanicien de précision à Ziniaré.

Que chacun essaie d’entreprendre sans trop compter sur l’Etat. Il ne faut pas se focaliser sur les études classiques qui doivent nous ramener au bureau ou sur l’administration car elle ne peut pas tout regrouper et tout résoudre. Qu’ils essaient d’être polyvalents en apprenant à s’exercer avec leurs mains », souhaite-t-il.

« Il faut apprendre un métier car la vie réserve des surprises. Je suis passé par l’enseignement général jusqu’à l’université mais je me suis retrouvé dans le métier professionnel par car toute passion et amour du métier », conseille-t-il.

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