Universités : Dr Kyélèm déplore l’inaction des chercheurs burkinabè face aux défis du pays
Le Premier ministre du Burkina Faso, Dr Apollinaire Kyélèm de Tambèla, a présidé la première session ordinaire de l’Assemblée générale du Haut conseil national de la recherche scientifique et de l’innovation le 7 novembre 2024 à Ouagadougou. Le chef du gouvernement a invité le monde de la recherche à se focaliser sur les priorités du Burkina que sont entre autres, la refondation, la sécurité et le développement.
Les chercheurs et enseignants chercheurs burkinabè, sont moins impliqués dans la recherche de solutions concrètes aux enjeux du pays, a fait savoir le Dr Kyélèm.
Citant le volet sécuritaire où le pays s’est tourné vers la Turquie pour se procurer des drones de surveillance et de combat, le Premier ministre a décrié l’inaction des chercheurs à proposer des solutions pratiques.
« Actuellement, nous achetons des drones, surtout des drones turcs Akinci. Au Burkina Faso, jusque-là, on n’a pas vu un chercheur qui nous a proposé des drones. Jusque-là, on n’a pas vu un chercheur qui nous a proposé une méthode de fabrication de drones », a-t-il martelé.
Par contre, Me Kyélèm a apprécié l’apport des artisans qui ont proposé du matériel de combat conçu localement pour renforcer l’arsenal militaire. Un Volontaire pour la Défense de la Patrie de Boulsa, dit-il, a fabriqué un char de combat ressemblant au char T34 russe.
Même sur le plan de la refondation, Me Kyélèm a relevé le manque de proposition des chercheurs. « Cela fait longtemps que nous parlons de refondation. Nous n’avons pas encore vu les propositions de nos chercheurs. On a fait plusieurs constitutions au Burkina Faso, sans aucune recherche », a-t-il déploré.
A chaque saison pluvieuse, il y a des inondations. Là aussi, les chercheurs sont peu actifs dans la proposition des solutions pour faire face à ses catastrophes.
Le Premier ministre a enfin, déploré le fait que certains enseignants chercheurs sont dans la recherche juste pour consolider leur carrière pour avoir un bon salaire. Ils n’y sont pas par vocation, mais par carriérisme. « (…) ils veulent avancer, avoir un grade, avoir plus de rémunérations, plus d’indemnités, et non par vocation », a-t-il déploré.
Pour Dr Kyélèm, l’on n’a pas forcément besoin des financements pour faire de la recherche scientifique. dit aux chercheurs et enseignants chercheurs. Prenant l’exemple d’Emmanuel Kant, il a expliqué que « (…) celui-ci a mené ses recherches sans jamais quitter sa ville natale et sans financement. C’est à cause de la qualité de ses recherches, qu’on a fini par le prendre dans les universités ».