SIAO 2024 : des chaussures haut de gamme de confection locale du Togo et du Mali
4e jour du SIAO (Salon international de l’artisanat de de Ouagadougou). L’ambiance est toujours au rendez-vous. Des exposants dans les stands, déploient chacun, sa technique marketing pour attirer le maximum de visiteurs. À l’intérieur du pavillon Gorée, se trouve un stand rempli de chaussures. Derrière l’étalage, est arrêté un homme de la quarantaine. C’est Gakpa Monnu Ekouevi, le Président Directeur Général (PDG) de la marque Gakpa Shoes, une entreprise togolaise spécialisée dans la fabrication des chaussures de luxe.
Par Jon Cissé
C’est sous un soleil maussade, que nous glissâmes dans le ventre du Pavillon Gorée. A l’intérieur, plusieurs expositions qui ne laissent aucun visiteur indifférent.
« Venez essayer, vous n’allez pas le regretter », lance de part et d’autre, des guetteurs des différents stands, dans cette salle encensée de parfums de fabrication locale, des femmes maliennes.
Au fond du pavillon, au côté nord, est placé un stand qui se démarque des autres. Quatre étagères tous remplies de chaussures d’hommes, de femmes et d’enfants.
La qualité des articles, donne l’idée de l’ingéniosité du créateur. A première vue, on croirait que c’est la maison « Bata » qui s’est déplacée à ce Salon de l’artisanat.
Ces chaussures haut de gamme, sont l’œuvre de jeune togolais, Gakpa Ekouevi. L’idée de fabrication des chaussures locales selon lui, s’inscrit dans la dynamique actuelle de l’Afrique, à savoir, « le produisons et consommons local ».
Si Gakpa Shoes s’est intéressé à la fabrication de chaussures de luxe, c’est justement parce que les gens refusent les produits locaux parce qu’ils ne sont pas raffinés comme ceux provenant des grandes firmes.
Le processus de fabrication est cent pour cent artisanale, nous confie le responsable du stand. « Il n’y a rien d’industrielle dans notre atelier » a-t-il indiqué.
Des chaussures à la peau de caïmans du Mali
Si l’entreprise Gakpa shoes n’est pas très sélective dans le choix de ses peaux, ce n’est pas le cas pour ce vendeur qui s’est spécialisé dans la fabrication de chaussures et de sacs avec des peaux de caïmans, de crocodile et d’autres animaux sauvages.
Mohamed Sylla, puisque c’est de lui qu’il s’agit, dont le stand se situe au côté ouest du pavillon, est de nationalité malienne.
Il a fait des peaux de crocodile et d’autres animaux féroces, sa matière première. Le choix de ces peaux se justifie par l’aspect imposant que ces peaux, symbole de la royauté en Afrique, confère à l’usager de la chaussure
Exposées sur les étagères, le contact visuel avec chaque chaussure fait défiler dans la tête, l’image de l’animal dont la peau a servi à sa conception. Ce sont des produits biens lissés, donnent une apparence très soignée.
Un marché morose mais le long week-end suscite de l’espoir
L’entrepreneur Gakpa du Togo, évoque un marché trop calme comparativement aux années antérieures, lui qui est un habitué du SIAO.
« Nous avons même baissé les prix des chaussures parce que les Burkinabè ne connaissent vraiment pas la marque. Donc ce serait difficile pour eux d’acheter ces chaussures aux prix que nous proposons chez nous au Togo. »
Le marché est morose. Mais avec le long weekend qui s’annonce, il espère pouvoir vendre le maximum de produits.
Mohamed Sylla quant à lui, invite les Burkinabè à sortir nombreux parce que jusque-là, le marché n’est pas au beau fixe.
Le SIAO est à sa 17e édition avec plusieurs innovations. Les expositions se poursuivent jusqu’au 3 novembre 2024, date de clôture.