Bases militaires françaises en Afrique : Ousmane Sonko s’interroge sur les vraies raisons
A l’université de Dakar au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko, a dénoncé la présence militaire française en Afrique et au Sénégal son pays. Il a livré son discours en présence de l’opposant de gauche radicale française, Jean-Luc Mélenchon. C’était devant de centaines d’étudiants très fervents le 16 mai 2024, à l’occasion de la conférence sur les relations entre l’Afrique et l’Europe avec Jean-Luc Mélenchon.
Ousmane Sonko a fait une précision à l’entame de son intervention. Il dit ne pas s’exprimer en tant que premier ministre, mais en tant que chef de parti politique.
D’entrée de jeu, M. Sonko a rappelé les relations inéquitables qui existent entre l’Europe et l’Afrique.
Le Premier ministre sénégalais veut désormais une coopération « fondée sur le respect mutuel et la reconnaissance des aspirations légitimes de chaque nation à la souveraineté. »
Pour lui, la néocolonisation bat toujours son plein dans les relations entre l’Occident et l’Afrique. Cela doit changer pour faire place aux relations respectueuses et égalitaires entre les Etats.
Il a rappelé que ses prises de position sur ces questions ne vont pas changer avec l’accession au pouvoir de son camp.
Il n’est donc pas question qu’un pays impose les partenaires avec qui le Sénégal doit traiter. Dakar va « …collaborer avec tous les gouvernements, y compris l’État français et le gouvernement de Monsieur Emmanuel Macron ».
Et cette coopération dit-il, devra prendre en compte la souveraineté du Sénégal dans le domaine monétaire, mais aussi sécuritaire.
Le premier ministre sénégalais a également dénoncé les sanctions inadmissibles contre les Etats du Sahel avant d’aborder la problématique de la souveraineté sécuritaire, stratégique en Afrique.
« Nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles l’armée française bénéficie toujours de plusieurs bases militaires dans nos pays et sur l’impact de cette présence sur notre souveraineté nationale et notre autonomie stratégique », s’est-t-il questionné devant la mare d’étudiants.
Le jeu double du gouvernement français
Le premier ministre sénégalais a ressassé son calvaire avec le pouvoir de Macky Sall de 2021 à 2024 pour apprécier la posture du gouvernement français.
Malgré les injustices qu’il subissait, le gouvernement français n’a rien dénoncé, fustige M. Sonko. Bien au contraire, le président français Emmanuel Macron, a accueilli et félicité son homologue Macky Sall au moment de sa répression.
Le ministre Sonko a analysé cela comme « une incitation à la répression, une incitation à la persécution et à l’exécution de Sénégalais qui n’avaient commis d’autre crime que d’avoir un projet politique. » Et d’ailleurs, beaucoup de gouvernements européens sont restés dans un « mutisme approbateur », a-t-il martelé.
