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SIAO 2024 : le rouet indien, outil à filer du CABES attire des visiteurs

Au pavillon Soleil levant, des visiteurs sont attirés par un outil peu extraordinaire de filature : le rouet indien. Dans les allées, difficile de passer près du stand du Commerce et artisanat pour le bien-être social (CABES GIE), sans marquer une halte pour admirer une dame transformant avec dextérité, du coton en fil bio, avec un appareil appelé le Rouet indien. A la découverte de cet outil, qui a révolutionné le travail des fileuses du CABES.

Par Siébou Kansié

Assise à l’entrée du stand, Solange Lankoandé, une dame à la soixantaine, à l’aide d’une pédale, actionne avec son pied gauche, une roue et des deux mains, tient du coton légèrement filé, relié à l’appareil.

Au fur et à mesure qu’elle meut la roue, la bobine est entraînée et le coton se transforme en fil et s’enrôle sur la bobine du rouet.

C’est extraordinaire de la regarder manier la machine mécanique à filer, appelé le rouet indien. « Le rouet indien, est un instrument avec une pédale, une ficelle et une roue, reliées à une bobine en haut. Il permet de filer le coton plus rapidement que la quenouille. », explique Judith Sawadogo, chargée de communication et de marketing du CABES GIE.

Judith Sawadogo, chargée de communication et de marketing du CABES.
Judith Sawadogo, chargée de communication et de marketing du CABES.

Le rouet est d’origine indienne. Il a été introduit au Burkina Faso dans les activités du CABES en 2014, pour innover et faciliter le travail de filage des dames. Parce qu’avant, poursuit Judith Sawadogo, « c’était la quenouille qui était utilisée pour filer traditionnellement. »

L’instrument présente plusieurs avantages par rapport à la quenouille, ancien outil de filage. Il permet de produire une bobine de fil en deux jours de travail alors qu’avec la quenouille, il fallait une semaine de filage pour avoir une bobine pleine.

Des visiteurs impressionnés par le rouet indien.
Des visiteurs impressionnés par le rouet indien.

En clair, il faut deux semaines de travail avec la quenouille pour avoir une quantité de fils permettant de tisser un pagne complet Faso Dan Fani. La même quantité est obtenue en quatre jours de travail avec le rouet indien avec moins de fatigue pour les fileuses.

En plus, cet outil indien assure une rapidité dans le travail, la facilité dans la manipulation et cause moins de douleurs à la main. Tout cela permet de gagner en temps en produisant plus, détaille la responsable communication.

Les pages tissés du CABES exposés au Salon international de l'artisant de Ouagadougou (SIAO).
Les pages tissés du CABES exposés à la 17é édition du Salon international de l’artisant de Ouagadougou (SIAO).

Le fil obtenu se vend par kilogramme. Le kilogramme de fil de la chaîne coûte 4000 FCFA tandis que celui de la trame est vendu à 3 000FCFA. Pour obtenir un pagne Faso Dan Fani, il faut deux bobines pleines de fils.

Le stand du CABES GIE avec le rouet indien attire les visiteurs.

Commerce et Artisanat pour le bien-être social (CABES) crée en 2014, est une entreprise dans le domaine du textile, constituée majoritairement de femmes. Ses projets sont soutenus par l’Union européenne.

La structure est spécialisée dans la transformation du coton biologique et dans la production de textiles traditionnels.

CABES GIE intervient également dans la création d’emplois et l’autonomisation des femmes sur toute la chaîne de valeur du coton, c’est-à-dire, de l’agriculture du coton biologique jusqu’au produit fini.

Ses produits sont entre autres, le Faso Dan Fani tissé par les femmes et le fil fait avec le rouet indien. Le CABES a une boutique à Ouagadougou dans le quartier Pissy.

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