Procès Amidou Tiegnan : une demande d’exception d’inconstitutionnalité agite les débats
Le procès d’Amidou Tiegnan , accusé de détournement de fonds publics (plus de 3 milliards FCFA), a connu un nouveau rebondissement le mardi 3 décembre 2024.
Par Elie Fagnaan
L’accusé qui était malade aux audiences antérieures, s’est déclaré prêt à être jugé. Mais ses avocats ont évoqué une exception d’inconstitutionnalité, demandant au tribunal de suspendre les débats pour saisir le Conseil constitutionnel.
Selon la défense, cette procédure est fondée sur l’article 25 de la loi 11-2000, qui oblige toute juridiction à surseoir à statuer lorsque la constitutionnalité d’un texte est contestée.
Du dilatoire pour gagner du temps
Le procureur a fortement critiqué la démarche de la défense, dénonçant une tentative de gagner du temps dans une affaire déjà longue.
Le tribunal, pour sa part, a renvoyé l’affaire au 9 décembre 2024, après que les avocats de la défense se sont déportés du dossier, déclarant ne plus pouvoir assurer la défense de l’accusé.
Ce dernier a demandé un délai de deux à trois semaines pour engager un nouveau conseil juridique, ce qui a suscité l’agacement du juge.
Insistant sur l’urgence de la situation, le magistrat a rappelé que la justice ne devait pas être ralentie par des manœuvres dilatoires.
Le procureur a renchéri en affirmant que deux heures suffiraient pour engager un avocat compétent.
3 milliards à récupérer avant qu’ils ne se dissipent
Au cœur des échanges houleux, l’enjeu reste les 3 milliards de fonds publics présumés détournés par l’accusé Amidou Tiegnan.
Le procureur et l’Agent judiciaire de l’État ont fermement dénoncé les tactiques de la défense, qualifiées de « dilatoires ».
Selon eux, chaque jour de retard complique davantage la récupération des fonds détournés et nuit à la justice.
Pour le ministère public, il est temps que Amidou Tiegnan réponde de ses actes et que les intérêts du peuple soient enfin rétablis.