Burkina: Poko retrouve son nez après l’opération d’une grosse tumeur saillante
L’image de Poko (nom d’emprunt), cette dame au nez saillant dû à une tumeur, a fait le tour de la toile. Une intervention chirurgicale le 15 avril 2024, conduite par les médecins de l’hôpital Yalgado Ouédroago de Ouagadougou, a permis de soulager la dame de son mal.
Le mal de Poko donnait de frissons. « (…) une grande masse tumorale du nez pendant, qui avait fini par défigurer la dame et qui pour s’alimenter, devrait faire une série de gymnastiques. », décrit le service communication de l’hôpital dans une publication.
Elle aurait vécu « 15 ans avec cette tumeur, qui fait partie des « tumeurs rares », précise l’hôpital.
Selon son médecin,le lieutenant-colonel Nao Éric Edi Martial, spécialiste en ORL et chirurgie cervico-faciale, cité par le service communication de l’hôpital,
« elle se cachait et refusait de sortir en public. »
C’est ledit médecin militaire du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, qui l’a opérée le lundi 15 avril avec son équipe.
Poko a été gracieusement prise en charge. Le gouvernement de transition, explique l’hôpital, à travers le ministre en charge de la santé, a autorisé la prise en charge intégrale et gratuite de la dame.
« Une prise en charge gratuite incluant les différents examens, le scanner, l’acte chirurgical, et l’hospitalisation… », détaille le service communication du CHU.
Résidente dans la province de la kompienga, une zone à fort défi sécuritaire, la dame fut évacuée le 9 avril 2024 à Ouagadougou, par les éléments des forces armées nationales.
Au bloc opératoire, le Pr Nao a expliqué que « l’exérèse de la masse tumorale a juste pris deux heures de temps », car « l’intervention chirurgicale en elle-même, n’est pas compliquée. »
La préoccupation selon le médecin, « c’était surtout la reconstitution du nez. Comme la masse avait détruit les cartilages sur nez, nous avions pensé au début à prélever les cartilages des oreilles pour la reconstitution du nez. »
« Mais, nous n’avons pas eu besoin car l’opération s’est bien déroulée. Une fois l’opération finie, la patiente n’avait pas besoin d’une reconstitution immédiate. Elle pouvait respirer sans problème. », a-t-il expliqué.
Poko pourra après sa guérison, ou du moins la cicatrisation, « bénéficier d’une reconstitution esthétique », a fait savoir le Pr Nao.
Agée de 37 ans et mère d’enfants, la patiente est contente autant que l’équipe chirurgicale, mais « son mari l’est encore plus », relate le médecin militaire.
Le spécialiste fait savoir qu’il y a plusieurs cas d’anomalies du genre ou non dont les victimes se cachent et n’accèdent pas aux services de santé, sans doute par soucis financiers.
Il se satisfait du fait que de nos jours il y a assez de spécialistes formés au pays et qui sont compétents.
Ils n’ont juste besoin que d’équipements adaptés pour travailler. Pour lui, la bonne pratique en matière de prise en charge, c’est d’amener les populations à consulter tôt, à temps.
Cela permet au praticien d’être efficace et de réduire par ricochet les taux de décès, a indiqué le spécialiste Nao.