Burkina: le désespoir des candidats aux examens CAPPE et CSAPé de Kantchari dans la Tapoa
Dans l’ombre des conflits qui ravagent le Burkina Faso, un cri de désespoir s’élève des recoins de la province de la Tapoa. Les candidats aux examens du Certificat d’Aptitude Pédagogique au Professorat des Écoles (CAPPE) et du Certificat Supérieur d’Aptitude Pédagogique (CSAPé), bloqués dans la ville de Kantchari, vivent une situation tragique qui menace de ruiner leurs espoirs de progrès professionnel. À travers une lettre ouverte datant du 19 août 2024, ces enseignants s’en remettent aux solutions du Ministre de l’Enseignement de Base, pour leur permettre de compétir au même titre que les autres candidats.
Par Yentema Daalibiga, correspondant Gourma
Depuis des mois, ces enseignants dévoués, véritables piliers de l’éducation dans cette région meurtrie par l’insécurité, sont pris au piège. « Depuis le mois d’octobre jusqu’à ce jour 19 août 2024, nous Professeurs des écoles, candidats aux examens professionnels […] sommes toujours sous blocus », écrivent-ils, décrivant leur situation comme un véritable cauchemar.
Alors que leurs collègues à travers le pays ont pu participer à l’examen du CAPPE le 30 juillet 2024, ces éducateurs ont été contraints de rester en arrière, abandonnés à leur sort. « Sans notre participation en tant que candidats », rappellent-ils avec une amertume palpable. Et maintenant, l’examen du CSAPé, prévu pour le 28 août 2024, approche à grands pas, et l’espoir de pouvoir y participer s’amenuise jour après jour.
Leur requête est simple mais cruciale : « le héliportage des candidats à l’examen du CSAPé vers un centre de composition avant la date prévue ou, à défaut, leur permettre de composer sur place ». Ce n’est pas seulement une demande, mais un appel à la compassion, une demande pour sauver ce qui peut l’être de leur avenir professionnel.
Ces enseignants, qui ont fait de l’éducation leur mission de vie, savent trop bien l’importance de leur rôle dans la lutte contre l’ignorance et l’incivisme, racines profondes de l’insécurité qui déchire leur région. « Promouvoir la continuité éducative reste et demeure un impératif pour un pays confronté à de grands défis sécuritaires comme le nôtre », écrivent-ils avec une détermination qui force le respect.
En dépit de tout, ils conservent une foi inébranlable en la capacité du ministre à répondre à leur appel. « Nous ne doutons pas un instant de votre détermination et de votre promptitude à accompagner votre personnel dans l’exercice de leur noble mission », affirment-ils, pleins d’espoir.
Leur prière va au-delà de leurs doléances professionnelles. Ils appellent de toutes leurs forces à la paix pour le Burkina Faso et prient pour le repos des âmes des nombreuses victimes du terrorisme. Un appel déchirant pour que cesse enfin la souffrance qui gangrène leur pays.