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Burkina-Mali : vers une mutualisation des efforts dans la lutte contre le terrorisme

Le Président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est arrivé le 3 septembre 2022 en république malienne. Une première visite officielle dans le cadre de la coopération bilatérale. Il a été accueilli par son homologue, le Président Assimi Goïta à l’aéroport international Modibo KEITA de Bamako.

La visite du Président de la Transition burkinabè à son homologue malien est celle d’amitié et de travail. Les questions au menu ont été entre autres, les stratégies de lutte contre le terrorisme afin de freiner les attaques des groupes terroristes. Le Président Damiba était accompagné de plusieurs chefs militaires dont le Commandant des opérations du théâtre national (COTN), le lieutenant-colonel Yves –Didier Bamouni, le directeur général de l’Agence nationale de renseignements, le lieutenant- colonel Mahamadi Bonkoungou.

« Nous avons effectué une visite d’amitié ce jour au Mali, dans le cadre de la coopération qui existe entre le Burkina Faso et le Mali. Il était aussi de bon ton pour nous qui sommes dans une période de transition de venir auprès des autorités de la République du Mali pour avoir un cadre de partage et d’échange autour des défis auxquels sont confrontées les transitions du côté Mali et aussi du côté du Burkina Faso », a indiqué le Président du Faso Paul Henri Sandaogo Damiba à sa sortie d’audience.

Se disant satisfait de la visite, le Président de la Transition burkinabè a confié que le partenariat militaire qui existe entre les deux pays qui partagent une frontière longue de 1400 km, sera mieux examiné afin de le renforcer davantage dans le but de relever les défis sécuritaires auxquels les populations des deux peuples sont confrontés.

Une délégation d’officiers burkinabè au Mali avaient déblayé le terrain

Avant cette première sortie officielle du Président de la Transition burkinabè au Mali, une délégation d’officiers du Burkina était à Bamako le 22 avril 2022 pour déblayer le terrain. L’objectif selon le communiqué publié par la direction de la communication de la Présidence du Faso le 25 avril du même mois, était de discuter de la coopération entre les deux pays sur les dossiers sécuritaire et militaire.

Les séances de travail avaient porté sur « des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Un contexte politico-sécuritaire similaire

Rappelons que le rapprochement militaire entre les deux gouvernements de transition intervient dans un contexte politico-sécuritaire similaire.

Le Burkina comme le Mali, fait face au terrorisme qui endeuille les populations. Aussi, dans les deux pays, le pouvoir est détenu par les militaires après des coups d’Etat.

 Au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba renverse le Président Roch Kaboré le 24 janvier 2022 et s’empare du pouvoir d’Etat.

Au Mali, le colonel Assimi Goïta fomente un premier coup d’État contre l’ancien défunt Président Ibrahim Boubacar Kéïta en 2020 puis en mai 2021, un second putsch et dévient le Président de la Transition.

Le Président de la transition burkinabè Paul Henri Damiba (à g.) et son homologue malien Assimi Goïta ( à d.).

Depuis lors, la stratégie de lutte contre le terrorisme a pris une autre tournure au Mali. La France à travers la force Barkhane est enculée pour faute de résultats dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel depuis neuf ans.

Après plusieurs dissensions diplomatiques, les autorités de la Transition malienne finissent par demander le départ de la force Barkhane et de ses alliés du Mali.

Ainsi, le 10 juin 2021, le Président français Emmanuel Macron annonce le départ progressif des 5 000 soldats de Barkhane au profil d’un dispositif revu de 2 500 à 3000 hommes au Sahel.

Le retrait de cette force militaire française appuyée par ses alliés européens a été acté le 17 février 2022 avec le maintien d’une base militaire déjà active au Niger. Le 15 août 2022, les dernières troupes françaises ont quitté le Mali et leur base militaire de Gao pour le Niger.

Depuis ce froid diplomatique entre le Mali et France dans le cadre de la coopération militaire, le Mali a renforcé ses relations avec la Russie qui l’appuie sur le plan militaire dans la lutte contre le terrorisme.

Bamako avait également annoncé le 15 mai 2022 son retrait du G5 sahel initialement composé du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso. Cette visite est donc un moyen de garder une coopération entre le Mali et le Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme. Si ce rapprochement militaire venait à se formaliser, le pays des hommes intègre pourrait tirer profit de l’expérience malienne dans la lutte contre les groupes armés qui écument le pays depuis près de six ans.

Charlotte W. L. Ilboudo, stagiaire

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