Burkina : procès Kamao, le délibéré se fera le 30 septembre 2022
Les avocats du militant de la société civile burkinabè Ollo Mathias Kambou alias Kamao, ont dénoncé des insuffisances sur la procédure qu’ils estiment nulle parce qu’elle ne s’appuie pas sur une base légale. Son procès a repris le 23 septembre 2022 au Tribunal de Grande Instance de Ouaga 1.
Le dossier Ollo Mathias Kambou est en délibéré pour le 30 septembre 2022. Sa liberté provisoire voulue par ses avocats a été refusée par le tribunal. Il est accusé d’« outrage à un dépositaire de l’autorité publique ».
A la barre ce 23 septembre, Ollo Mathias Kambou a plaidé non coupable des faits qui lui sont reprochés. « Je ne me reconnais pas dans les faits »,a-t-il affirmé.
Et ses avocats en sont convaincus. « Kambou n’a pas été convoqué par la police judiciaire. Si tel était le cas et qu’il refuse de répondre, l’autorité judiciaire pouvait prendre d’autres mesures. Pourtant le 5 septembre 2022, il a été arrêté de force et conduit dans les locaux de la police judiciaire à la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité. Son interpellation a été irrégulière », a indiqué sa défense.
Ainsi, la défense estime que les droits de leur client n’ont pas été respectés.Le procureur quant à lui, soutient qu’ « il y a des possibilités d’interpellation. Il n’y pas une hiérarchie pour interpeller quelqu’un dans le code de procédure pénale. L’autorité judiciaire choisit la manière de faire venir un mis en cause pour être entendu. Ainsi, le parquet peut décider de procéder par une convocation ou par une interpellation (…) c’est du pure Droit », rétorque le procureur.
Le prévenu dit ne pas fuir les questions du procureur et reconnait qu’il est l’auteur des écrits. Pour ce dernier, tout ce qu’il dit sur le président est une appréciation sur sa façon de gouverner, « ce n’est pas une injure », a-t-il lancé.
Kamao a été a été arrêté par la gendarmerie au sortir d’une émission sur Omega médias le 5 septembre 2022, puis remis à la brigade de recherche sur la cybercriminalité de la Police Nationale. Il a été placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou le 6 septembre 2022.
Charlotte W.L. Ilboudo, stagiaire